Un progres supplementaire dans la chute du prix de construction d'un réseau de tramway. En révolutionnant régulièrement la pose des rails encastrés, le nouveau trolleybus guidé de Nancy, par exemple, va devenir plus cher qu'une ligne de tramway!!!!

Bravo Messieurs les Ingénieurs du BTP, continuez ainsi...

 

Béton: un B45 fibré pour le tramway d'Orléans


Les fibres synthétiques procurent une meilleure résistance du béton à la fissuration et aux vibrations en service.


Plus de 15 000 m3 de béton fibré B45 sont actuellement mis en oeuvre à Orléans, pour la partie sud de la première ligne de tramway, alors que, sur le tronçon nord, les entreprises ont proposé un béton normal B30. « C'est un choix délibéré, explique Jean-Claude Butstraen, chef de projet tramway à l'entreprise TSO qui réalise 10 km de voies (sur un tracé de 18 km), puisque le marché ne le stipulait pas. Nous l'avons choisi pour des raisons de résultats et de confort de travail. »
Le béton fibré permet d'éliminer le poste de ferraillage, puisque les fibres remplacent le treillis soudé.
Les avantages du béton fibré sont maintenant connus : gains en matière de résistance à la traction, et résistance aux chocs et au vieillissement. Mais le principal atout est d'abord de limiter les fissures de retrait, et donc de réduire les infiltrations d'eau. «Alliées à un produit de cure pour éviter la prise trop rapide du béton, surtout quand il fait chaud, les fibres synthétiques protègent contre la fissuration à 80%, contre 7% avec un treillis soudé », explique Bernard Delabreche (société Piéri). «C'est un avantage considérable, considère Jean-Claude Butstraen, car la pose des treillis représente un travail pénible et parfois risqué: il faut stocker, découper le treillis avec des risques d'accidents, de défauts de pose ou de mauvais vibrage. Le béton fibré est donc bien plus simple. » Malgré un coût brut légèrement supérieur (que le représentant de TSO chiffre à 3 à 4 %), le résultat final est jugé totalement « indolore financièrement», après incorporation des gains indirects comme les économies de main-d'oeuvre. Les fibres de polypropylène de 19 mm de longueur (comparable à la granulométrie du béton) sont mélangées directement chez le bétonnier, sans préparation particulière pour le coulage, avec un dosage de 900 g /m3. En séchant, ces fibres inaltérables et résistant parfaitement à l'alcalinité du béton lient les composants du béton entre eux et favorisent un retrait sans fissures.
Sur le chantier, l'entreprise a réalisé des études d'arrachement: « Nous n'avons aucun souci avec la tenue des ancrages, supérieure de 30% à ce qui est demandé. C'est bien meilleur qu'avec le non-fibré.» Autre avantage: le béton fibré résiste aux vibrations en absorbant davantage l'énergie : un atout de taille pour un tramway.

JEAN-JACQUES TALPIN Le Moniteur du BTP du 31-12-99