Voies navigables mobilisées pour le bois


Après la tempête qui a mis à terre 150 millions de m3 de bois, Voies navigables de France s'est fixé un nouvel objectif: en transporter 1,2 million de tonnes cette année. La Moselle et la Meuse devraient en assurer près de la moitié.
Jusqu'à présent, ce secteur ne représentait que 19 293 tonnes des 55 millions de tonnes transportées au niveau national en 1999. « Nous espérons que l'effort que nous fournissons convaincra la filière bois d'utiliser la voie d'eau à l'avenir », indique Michel Couteau, directeur adjoint de VNF à Nancy.

En Lorraine, la direction régionale de VNF profite de la situation géographique de la Moselle et de la Meuse. ces deux rivières traversent la région, principale zone sinistrée avec 30 millions de m3 de
bois couchées.
Voies Navigables a ainsi remporté de nombreux contrats avec des acheteurs belges pour acheminer le bois jusqu'aux ports de Rotterdam et d'Anvers. Depuis le mois de mars, par exemple, 30 000 tonnes de bois ont transité par le port de Nancy-Frouard, sans compter les 20 000 m3 transportés par conteneurs depuis le port de Metz. « Le Rhône, par exemple, ne transporte toujours pas de bois. Son éloignement des zones sinistrées, concentrées dans le Nord-Est ou en Aquitaine, explique cet état de fait », déclare Jean Gadenne,
directeur du développement et du patrimoine au siège de VNF à Béthune.
Outre une aide de 50 francs à la tonne apportée par l'État, la commission internationale de la Moselle a accordé une baisse de 50 % du droit de péage.
« Lorsque l'on sait que cette taxe représente près de 20 % du coût du fret, une telle diminution n'est pas négligeable pour le marchand », explique Patrice Haegy le directeur du port de Nancy-Frouard.
Voies Navigables de France reste également un partenaire incontournable pour la création d'aires de stockage nécessaires à la conservation des grumes.
L'organisme de gestion des voies fluviales exonère les utilisateurs des aires du paiement de la taxe hydraulique à régler pour puiser l'eau et met à disposition gratuitement les terrains qui lui appartiennent. « En temps normal, le terrain fait l'objet d'une location. Dans le contexte exceptionnel de l'après-tempête, nous ne demandons qu'une remise en état », explique jean Gadenne. VNF est également responsable pour garantir un débit minimal d'eau, car ces aires en consommeront pendant trois ans au moins. malgré ces dispositions, la création des aires avance lentement, puisque les coûts de stockage, qui peuvent aller de 30 à 140 francs le m3 en cas d'aspersion (pour conserver le bois, il faut l'arroser), demeurent trop élevé. D'autres critères expliquent la difficulté de leur mise en place: la présence d'électricité et d'eau, la proximité des voies de circulation, et l'obtention par VNF d'une autorisation de pompage de l'eau.

Christiane de Dianous

La vie du rail du 7-06-00